Pourquoi avons-nous besoin vitalement de la Messe en pandémie ?

Stjoweb

canon 214 communion droit canon droit des fidèles à s'exprimer Messe pandémie relations évêques et laïcs respect des lois sensus fidelium

Nous avons plus besoin de la messe que de polémiques
Avant toute chose, il est possible de communier individuellement, de se confesser, de prier dans une église ouverte, en ce temps de reconfinement. Et ceci sans problème aucun de la part du gouvernement, qu'on se le dise. L'Eglise dispose de moyens pour nourrir les fidèles de l'Eucharistie en temps de crise, notamment le rituel bref de communion individuelle. Le diocèse des Yvelines a par exemple fort bien expliqué cela sur le site Aleteia. Ces dispositions permettent de vivre, avec l'adoration eucharistique, un confinement spirituel paisible et apaisant.

Pourtant, c'est de la messe dont nous avons besoin. Elle est notre source. Notre point d'appui. Il est légitime de la réclamer par tous les moyens pacifiques. Et ceux qui le font ne sont pas des enfants immatures mais des gens à la foi solide et clairvoyante. On peut essayer d'instrumentaliser leur requête politiquement, ou s'en servir pour montrer le peu d'attachement à l'eucharistie de certains responsables ecclésiaux, tout cela n'est que polémique stérile.

Au coeur de la foi : la messe, pas nos actions humaines
Pourquoi ? Parce que la messe est l'assurance d'une foi qui repose sur Dieu et sa venue, sur l'initiative de Dieu. Pas sur nos moyens techniques de diffusion, pas sur nos écrans, pas sur nos sermons, pas sur cet article...etc. Pendant que certains cherchent ailleurs que dans la messe l'avenir de l'Eglise en temps de pandémie et après, la Messe dite chaque jour par nos prêtres nous rattache au coeur de la foi. La messe, c'est la Croix. Stat Crux dum volvitur pandemia.

Respect !
Donc ceux qui vont à une messe  sans contaminer personne ( si les gestes barrières sont efficaces, c'est certain avec un mètre ou plus de distance et du gel, aucun risque à dix) n'ont pas tort. Ils prouvent en plus que ces dispositions de sécurité sont efficaces et fiables au point de permettre la messe sans cluster. Et que les messes auraient pu sans problème perdurer en respect de la liberté de culte. On peut relire 'Le maître de la terre " de R. H. Benson pour savoir à quel point l'eucharistie est toujours centrale dans les conflits du monde. Il ne s'agit bien sûr pas, en assistant à une messe clandestine, d'être " consommateur" de messe, mais de dire que la messe vaut plus que tout le reste, justement beaucoup plus que la société de consommation qui permet d'aller dans un supermarché à 100 personnes mais ferme les petits commerces bien mieux sécurisés...

Ceux qui communient individuellement hors messe ont raison aussi puisque cela ne fait aucun problème. Ceux qui vont à l'adoration une heure par jour aussi grâce au dévouement des prêtres. Ceux qui prie devant leur écran aussi. Respect!

Tous ceux qui honorent d'une manière ou d'une autre l'Eucharistie en ce moment montrent un sensus fidelium à ne pas négliger. Le droit canon indique que les fidèles ont le droit et le devoir d'indiquer leur avis à leur pasteur sur des points importants, c'est ce qu'ils font en ce moment, dans le respect des lois de l'Eglise et des lois de la République. Mais avec netteté, et pourquoi pas avec des manifestations s'il le faut ! Le canon 212 et le canon 213 sont d'un grand éclairage en ce moment! Nous sommes à une époque où les fidèles peuvent recourir au droit de l'Eglise pour demander les sacrements, tout en maintenant le respect dû aux pasteurs et à la loi. Si pasteurs et lois ne respectent pas le droit, les fidèles peuvent légitimement suivre leur conscience et le droit ecclésial. De façon éclairée, bien sûr; mais c'est bien  pour cela qu'il existe un droit.

Ceux qui ont tort, ce sont ceux qui essaient d'opposer ou de ridiculiser toutes ces attitudes de foi. Ceux qui argumentent contre. Ceux qui polémiquent, dans le grand courant des médias d'aujourd'hui, où utiliser sa raison est synonyme d'insulter, de retrancher. 

La messe, et la fraternité
Qui aura raison à la fin de la pandémie sur le sujet de la messe ? Ceux qui l'auront souhaitée, défendue, espérée, aimée. Ceux qui n'auront blessé personne à ce sujet. Ceux qui auront compris les fidèles et leurs choix légitimes dans ces options possibles. Sans les infantiliser. Sans les tyranniser médiatiquement, que ce soit dans les journaux catholiques ou non. 

Une chose est certaine : un évêque, un prêtre, un laïc qui entend aujourd'hui cet amour de la messe exprimé dans les réactions diverses sait que la messe est au centre. C'est elle qui nourrit la fraternité, le soutient aux admirables personnels soignants, la résistance à la pandémie, l'entraide envers les pauvres que cette pandémie génère, l'espérance. Et cela, c'est signe d'une foi solide qui retrouvera sa pleine expression publique après la pandémie. Du coup, voilà de quoi se réjouir malgré les polémiques blessantes bien superflues.

AC