Le droit de l'Eglise protège les jeunes de toute manipulation.

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for interne for externe spirituel et psychologie

For interne/externe : distinguer pour mieux coordonner...notre rubrique ne saurait être utilisée pour accuser nommément et sans nuances aucun mouvement, aucune communauté, et encore moins celles qui justement ont fait avancer canoniquement la réflexion sur le sujet et que l'on retrouve bizarrement mises dans le même sac par des " accusateurs/polémiqueurs" mal informés. Le rôle de juger sur pièce revient à d'autres. Notre rubrique veut offrir un espace libre de réflexion et de confiance dans l'Eglise.

Dans le droit canon, la jeunesse est particulièrement protégée de la main mise du plus âgé qui aurait la possibilité, via l'autorité spirituelle, de gouverner la vie d'un plus jeune. Un principe très simple de séparation de l'organisation concrète de la vie ( paroisse, séminaire, école, internat, communauté) et de la confession.

A dire aux élèves et aux maîtres!
Benoît XVI, excellent canoniste et ami des jeunes.
Benoît XVI, excellent canoniste et ami des jeunes.
 "Canon 985. Le maître des novices et son adjoint, le recteur du séminaire ou d'une autre institution d'éducation, n'entendront pas les confessions sacramentelles des élèves qui demeurent dans leur maison, à moins que, dans des cas particuliers, ceux-ci ne le demandent spontanément. "

L'enjeu est en réalité le risque de prise de pouvoir par l'information confidentielle. 

Mieux vaut toujours se confesser à l'extérieur.
Le droit de l'Eglise protège les jeunes de toute manipulation.
Valable pour un élève de terminal, un séminariste, une novice...un enfant du catéchisme ou de la paroisse : il est toujours permis de se confesser spontanément à qui l'on veut, il est plutôt recommandé de se confesser en dehors du cercle de vie habituel ! Les jeunes qui ne vont pas se confesser à leur curé ne le " boudent" pas, d'instinct ils montrent que la confidentialité est un trésor et que l'on préfère tous que notre curé, surtout si c'est un ami de longue date, ne soit pas le confesseur habituel, et qu'il n'ait pas accès à nos petits et grands péchés. 

C'est mieux pour le confesseur qui n'aura pas de problème de confidentialité.
La mémoire du confesseur qui vit dans le même milieu de vie ( village, paroisse, école, communauté) que les jeunes et moins jeunes qu'il confesse peut être encombrée, gênée par des recoupements, des tentations d'analyses des faits...le confesseur n'est pas un enquêteur, mieux vaut ne pas lui donner non plus la tentation de savoir.

Plus grave sera la tentation d'utiliser....Voilà pourquoi le code de droit canon indique comme sagesse le fait de ne pas confesser ceux qui demeurent dans la même "maison " au sens large.

Confesser, accompagner...même problème de confidentialité.
Par analogie, il est logiquement mieux de ne pas être accompagné par son professeur d'histoire sainte, même s'il est un saint prêtre...les prêtres-éducateurs, par le biais de la vie scolaire, universitaire, ont tout intérêt à ne pas accompagner spirituellement ceux de leur " maison" s'ils veulent des chrétiens libres...et de futures vocations. Toujours par analogie, la maîtyresse des novices - les novices étant comme des " élèves" - ne doit pas avoir autorité et accès au for interne, à la vie spirituelle intime.
 

Liberté des vocations.
Saint Joseph Cafasso, modèle de l'accompagnateur spirituel loué par Benoît XVI :
Saint Joseph Cafasso, modèle de l'accompagnateur spirituel loué par Benoît XVI :"Parmi ces derniers - comme je l'ai déjà dit - ressort saint Jean Bosco, dont il fut le directeur spirituel pendant 25 ans, de 1835 à 1860 : d'abord comme enfant de chœur, puis comme prêtre et enfin comme fondateur. Tous les choix fondamentaux de la vie de saint Jean Bosco eurent comme conseiller et guide saint Joseph Cafasso, mais de manière bien précise : Joseph Cafasso ne tenta jamais de former en don Bosco un disciple « à son image et ressemblance » et don Bosco ne copia pas Joseph Cafasso : il l'imita assurément dans les vertus humaines et sacerdotales - le définissant un « modèle de vie sacerdotale » - , mais en suivant ses propres inclinations personnelles et sa vocation particulière ; un signe de la sagesse du maître spirituel et de l'intelligence du disciple : le premier ne s'imposa pas au second, mais le respecta dans sa personnalité et il l'aida à lire quelle était la volonté de Dieu pour lui. Chers amis, c'est là un enseignement précieux pour tous ceux qui sont engagés dans la formation et l'éducation des jeunes générations et c'est aussi un fort rappel de l'importance d'avoir un guide spirituel dans sa propre vie, qui aide à comprendre ce que Dieu attend de nous. Avec simplicité et profondeur, notre saint affirmait : « Toute la sainteté, la perfection et le profit d'une personne consiste à faire parfaitement la volonté de Dieu (...). Nous serions heureux si nous parvenions à verser ainsi notre cœur dans celui de Dieu, unir à ce point nos désirs, notre volonté à la sienne au point de former un seul cœur et une seule volonté : vouloir ce que Dieu veut, le vouloir de la manière, dans les délais, dans les circonstances qu'Il veut et vouloir tout cela pour aucune autre raison que parce que Dieu le veut » B XVI.
Effectivement, une vocation de jeune éduqué dans un institut, reçu dans un séminaire, exige un respect absolu de la liberté. Même avec les meilleurs intentions, celui qui s'immisce régulièrement dans la vie spirituelle de ceux qui lui sont confiés au for externe va obtenir un forme de " pouvoir"...en dirigeant, il y a risque d'utiliser, de recruter...et de passer à côté de la vocation réelle du jeune qui était confié au for externe.

Une partie de la crise des vocations s'explique peut-être aussi- les facteurs sont évidemments multiples et nombreux!- par ce non-respect de la sagesse de l'Eglise. Dans son expérience guidée par l'Esprit  Saint, elle a mis dans le code de droit canon des protections précieuses dont la méconnaissance ( ou la désobéissance?) provoque des départs. En effet, si un jeune réalise qu'il n'était pas vraiment libre, il aura des doutes sur sa vocation, laquelle au demeurant était peut-être bien de Dieu. Dans leur empressement à diriger, recruter, mettre en confiance les jeunes pour leur propre institut ou " chapelle", ceux qui appellent oublient la gratuité de l'appel qu'ils adressent au nom du Seigneur.

Ne faudrait-il pas appeler indisctinctement, de façon totalement désintéressée, pour le séminaire du diocèse voisin, la communauté voisine où l'on n'a aucun pouvoir, le lieu d'Eglise que le Seigneur assignera Lui-même ? Ce respect de la liberté et de la gratuité se retrouve toujours en Dieu. L'attitude contraire vide les séminaires et fait fuir, à juste titre, les jeunes...après une confiance et un engagement massif, leur instinct spirituel et leur bon sens leur feront rejeter profondément ce qui relève de l'abus de pouvoir, du mélange des fors, de l'autorité indue. Heureux ceux qui, guidés sur un chemin de pardon, " raccrocheront" leur vocation à l'Eglise et accompliront -en toute liberté - la vocation que Dieu aura préservée. Mais combien de lieux se videront progressivement pour ne pas avoir voulu voir cette vérité , combien de  communautés mourront  du mélange des fors et de cette dérive du pouvoir spirituel ? Voici une description du processus qui risque de rendre " odieux" le sacrement de confession exercé par le prêtre-directeur, description contenue dans les commentaires annotés du code de droit canon de l'édition Gratianus :
 
984, § 2 — 985 —Commentaire : Ces deux normes sont complémentaires. Le maître
des novices et le recteur du séminaire ou de tout autre institution ne doivent
pas, par principe, entendre les confessions des étudiants, afin d’éviter
de ramener au domaine du gouvernement ce qui a pu être connu à
l’occasion de la confession, de porter ainsi préjudice au pénitent et de
rendre odieux le sacrement de pénitence. Telle est la raison pour laquelle
les confesseurs du séminaire n’ont aucun droit à prendre une part active
dans les décisions relatives à l’admission des étudiants aux ordres sacrés
ou à leur renvoi du séminaire (cf. c. 240, § 2).


Comme nous le disions, par le principe de l'analogie, ce même processus dangereux doit être évité en ce qui concerne le gouvernement et l'accompagnement dans toute structure d'Eglise : communauté, paroisse, association. Ne doit jamais être ramené au gouvernement ce qui a pu être connu sous le mode de la confidence ( accompagnement spirituel, psychologique, formation de la foi), afin d'éviter la perte de confiance due à l'utilisation des confidences, à leur partage entre plusieurs personnes par le biais de concertations ou de décisions de gouvernement.

Vous voulez des vocations ?
Ce n'est pas pour rien que le code de droit canon prend la situation d'élèves, d'institution d'éducation. Car c'est à la base qu'il faut établir une manière d'agir qui soit d'Eglise. La tentation du pouvoir, de la main mise sur les jeunes, est proportionnelle à la confiance qui est faite. La gratuité, le fait de ne rien gagner ni personnellement, ni " institutionnellement" dans l'appel transmis à suivre le Christ est aussi une facette de l'esprit de pauvreté. C'est le Christ dans son Eglise qui est suivi, et non pas l'éducateur ou même le saint qui a transmis l'appel. S'il est vraiment saint, il sera le premier à exercer cet esprit de pauvreté, accueillant effectivement ceux qui sont destinés à son oeuvre, en envoyant dans beaucoup d'autres oeuvres. Donnez gratuitement des vocations à l'Eglise, vous en recevrez gratuitement si vous êtes vous-même d'Eglise.