Qu'est-ce que la nouvelle évangélisation? Le rôle de PAUL VI.

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Année de la Foi Benoît XVI béatification Caritas in Veritate Paul VI

Nous remettons à la une cet article puisque ce que nous disions en juin semble se confirmer : vers une béatification de Paul VI ! Et maintenant, vers sa canonisation! L'article retrace pourquoi nous étions sûr de cette bonne nouvelle et comment notre certitude s'est renforcée de lectures en lectures.

ROME, vendredi 14 décembre 2012 (Zenit.org) – Les cardinaux de la Congrégation pour les causes des saints ont donné, le 10 décembre dernier, un premier « feu vert » pour la béatification de Paul VI, pape de 1963 à 1978.

L’année 2013 marquera le 50eanniversaire de l’élection du cardinal Giovanni Battista Montini au siège de Pierre, et le 35eanniversaire de sa mort.

Les cardinaux ont en effet approuvé à l’unanimité la documentation rassemblée pour le procès dans la « Positio » et ils ont reconnu le caractère « héroïque » de ses vertus humaines et chrétiennes, rapporte le « Vatican Insider ». Si Benoît XVI approuvait cet avis, la Congrégation publierait prochainement un décret à ce sujet.

Mais pour la béatification, il faudra la reconnaissance d’un miracle dû à l’intercession du pape Montini. Selon le postulateur de la cause, le P. Antonio Marrazzo, un miracle présumé aurait été constaté il y a 16 ans, en Californie. Il s’agirait d’un cas de grossesse difficile qui avait conduit les médecins à conseiller l’avortement. Mais, demandant la prière du défunt pape Paul VI, la jeune maman décidé de mener à bien sa grossesse. Elle a attendu que son enfant ait 15 ans pour parler de miracle. Il y aurait également le cas d’une religieuse guérie d’une tumeur.

Un dessein unitaire, des instruments variés, une sainteté effective.
Qu'est-ce que la nouvelle évangélisation? Le rôle de PAUL VI.
"1. L'urgence d'une nouvelle évangélisation
 
"En clôturant les travaux de l'Assemblée Spéciale du Synode des Évêques pour le Moyen-Orient, le Saint-Père Benoît XVI a mis clairement le thème de la nouvelle évangélisation à la première place dans le programme de notre Église. « Le besoin urgent d'une nouvelle évangélisation, même pour le Moyen-Orient, a souvent été évoqué. Il s'agit d'un thème très répandu, surtout dans les Pays qui ont une christianisation ancienne. La création récente du Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation répond aussi à ce besoin profond. C'est pourquoi, après voir consulté l'épiscopat du monde entier et après avoir entendu le Conseil Ordinaire de la Secrétairerie Générale du Synode des Évêques, j'ai décidé de dédier la prochaine Assemblée Générale Ordinaire, en 2012, au thème : ‘Nova evangelizatio ad christianam fidem tradendam’ – La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ».[1]" ( Lineamenta, LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATION 
POUR LA TRANSMISSION DE LA FOI CHRÉTIENNE ,CITÉ DU VATICAN, 2011)

Trois grands instruments vont se mettre au service de la nouvelle évangélisation : un nouveau conseil pontifical, le synode des évêques, ( rappelons que le synode des évêques ainsi que son secrétariat permanent est une décision de Paul VI et du Concile Vatican II comme instrument d'unité et de coordination des efforts des évêques du monde entier, pour aider le pape dans sa mission.), une année de la Foi, l'exhortation post-synodale verbum Domini, un modèle fondé sur une action évangélisatrice renouvelée qui a animé le magistère et le ministère apostolique des papes Paul VI et Jean-Paul II, la célébration et l'approfondissement du Concile Vatican II.

Vers la béatification de Paul VI ?
"Comme Benoît XVI le rappelle lui-même, la décision de consacrer cette Assemblée au thème de la nouvelle évangélisation doit être lue dans le cadre d'un dessein unitaire, dont les étapes récentes sont la création d'un Dicastère ad hoc[2] et la publication de l'Exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini;[3] un dessein qui fonde ses racines dans l'engagement d'une action évangélisatrice renouvelée qui a animé le magistère et le ministère apostolique des papes Paul VI et Jean-Paul II. Du Concile Vatican II à aujourd'hui, la nouvelle évangélisation a été proposée avec toujours plus de lucidité comme l'instrument permettant de se mesurer aux défis d'un monde en transformations toujours plus rapides(...)"( Lineamenta, LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATION POUR LA TRANSMISSION DE LA FOI CHRÉTIENNE ,CITÉ DU VATICAN, 2011)

La publication de Verbum Domini met au centre de la nouvelle Evangélisation la Parole de Dieu. il est donc à gager que les initiatives pastorales autour de la diffusion de la Parole de Dieu feront le coeur du nouveau dicastère et que l'Esprit Saint suscite déjà des oeuvres promouvant la formation autour de la Parole : exégèse, formation, études, liturgie, vulgarisation de qualité...

Le magistère tient donc une place primordiale dans la Nouvelle Evangélisation, et tout ce qui aidera à la diffusion du magistère, notamment autour de Jean-Paul II et de Paul VI...nous parions aussi que le pape Paul VI, véritable martyr du Magistère en des temps troublés, sera béatifié...Il existe en effet une grande affinité entre Benoît XVI et Paul VI, lesquels partagent la même souffrance pour la Parole, par leur magistère courageux et fidèle. Pour les 30 ans de la mort de Paul VI, Benoît XVI s'était rendu à Brescia sur la tombe de Paul VI et en 2012, il a inauguré personnellement l'Institut Paul VI. Cet institut est déjà dans la nouvelle évangélisation par son action : promotion d'oeuvres sur la Parole de Dieu en décernant le Prix Paul VI, par exemple à la Collection Sources Chrétiennes. Cette collection ( plus de 500 numeros!) permet d'avoir accès aux textes de la tradition dans leur langue d'origine et dans les meilleures traductions, permettant ainsi de connaître les trésors de la Parole de Dieu et de son dialogue avec les cultures qui nous ont précédés. Voici le texte de présentation sur leur site, exemple de Nouvelle Evangélisation déjà en marche :
 
"Communiqué de presse pour la sixième édition du Prix International Paul VI 2009 attribué à « Sources Chrétiennes »
Le comité scientifique et le comité exécutif de l’Institut Paul VI, après une évaluation attentive des nombreuses candidatures a décidé à l’unanimité d’attribuer cette année le Prix International Paul VI aux éditions françaises « Sources Chrétiennes ». Ce choix se veut être une reconnaissance de l’engagement des éditions « Sources Chrétiennes » dans la redécouverte et la publication des sources chrétiennes et médiévales. Le prix a été remis par S.S. Benoît XVI au cours de l’inauguration du nouveau siège de l’institut Paul VI à Concesio, dans l’après midi du 8 novembre 2009. 
C’est en effet en allant à la découverte de la période apostolique et patristique que l’on apprend le sens universel et unitaire de la civilisation chrétienne, ainsi que les efforts d’organisation, de formation et les efforts pastoraux accomplis par l’Église. La collection des écrits patristiques, qui se compose aujourd’hui de plus de 530 volumes, a ainsi aidé à renouveler l’appréciation et la compréhension de la tradition dans laquelle sont enracinées la pensée chrétienne et la vie ecclésiastique : une tradition qui doit être appréciée dans toute son ampleur et dans la variété des ses expressions. L’entreprise éditoriale entamée en 1942 par Henri de Lubac et Jean Daniélou a, comme l’indique la mention remise, « une importante signification culturelle, éducative, théologique et ecclésiastique » parce qu’elle favorise la « recherche historique en nous proposant une documentation des moments essentiels du développement de la pensée et elle permet d’éclairer la rencontre féconde entre le message chrétien et la culture antique ».
 
 
Le 8 novembre 2009, Benoît XVI s'est rendu à Brescia sur la tombe de Paul VI à Brescia pour rendre hommage à la mémoire de Giovanni Battista Montini sur sa terre natale. A cette occasion, le pape inaugurera le nouveau siège de l'Institut Paul VI, construit à côté de la maison natale du pontife défunt.
 
« Deux papes liés par leur très haute spiritualité », a affirmé le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la Congrégation pour les évêques, en évoquant à L'Osservatore Romano les liens entre Joseph Ratzinger et le pape Paul VI qui le créa cardinal en 1977.
« Ce qui les unit, c'est surtout une vie intérieure profonde et un don de soi commun au Christ et à l'Eglise », a-t-il ajouté, tout comme « la fidélité au Concile Vatican II » et « l'engagement à défendre le véritable esprit du Concile » à travers une herméneutique de la « continuité dans le renouvellement ».
Pour eux, a-t-il ajouté, l'Eglise est « appelée à protéger et à transmettre le depositum fidei et à être une communauté unie par l'amour ». ( source Zenit)

Premières caractéristiques de la nouvelle évangélisation :
De ces quelques remarques, nous pouvons donc déduire quelques " valeurs sûres" de la nouvelle evangélisation :
-Retour aux sources et à la Parole de Dieu.
-Diffusion du magistère et sainteté ecclésiale, béatification de Paul VI pour l'année de la Foi ? Le discours suivant de Benoît XVI montre son attachement à Paul VI et vibre d'émotions personnelles.

Sachant que Benoît XVI fut nommé cardinal par Paul VI, qu'il le cite plus de 50 fois dans Caritas in Veritate, que Paul VI avait lui-même proclamé une année de la Foi : c'est Benoît XVI qui l'explique lui-même dans la lettre d'ouverture de l'année de la foi, " Porta Fidei" en redisant combien il s'inspire de Paul VI :
 
"Ce n’est pas la première fois que l’Église est appelée à célébrer une Année de la foi. Mon vénéré Prédécesseur, le Serviteur de Dieu Paul VI en avait décidée une semblable en 1967, pour faire mémoire du martyre des Apôtres Pierre et Paul à l’occasion du dix-neuvième centenaire de leur témoignage suprême. Il la pensa comme un moment solennel pour que dans toute l’Église il y eût « une profession authentique et sincère de la même foi » ; en outre, il voulut que celle-ci soit confirmée de manière « individuelle et collective, libre et consciente, intérieure et extérieure, humble et franche » [5]. Il pensait que de cette façon l’Église tout entière pourrait reprendre « une conscience plus nette de sa foi, pour la raviver, la purifier, la confirmer et la proclamer » [6]. Les grands bouleversements qui se produiront en cette Année, ont rendu encore plus évidente la nécessité d’une telle célébration. Elle s’est conclue par la Profession de foi du Peuple de Dieu [7], pour attester combien les contenus essentiels qui depuis des siècles constituent le patrimoine de tous les croyants ont besoin d’être confirmés, compris et approfondis de manière toujours nouvelle afin de donner un témoignage cohérent dans des conditions historiques différentes du passé.
 
5. Pour certains aspects, mon Vénéré Prédécesseur a vu cette Année comme une « conséquence et une exigence de l’après-Concile » [8], bien conscient des graves difficultés du temps, surtout en ce qui concerne la profession de la vraie foi et sa juste interprétation. J’ai considéré que faire commencer l’Année de la foi en coïncidence avec le cinquantième anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II peut être une occasion propice pour comprendre que les textes laissés en héritage par les Pères conciliaires, selon les paroles du bienheureux Jean Paul II, « ne perdent rien de leur valeur ni de leur éclat. Il est nécessaire qu’ils soient lus de manière appropriée, qu’ils soient connus et assimilés, comme des textes qualifiés et normatifs du Magistère, à l’intérieur de la Tradition de l’ÉgliseJe sens plus que jamais le devoir d’indiquer le Concile comme la grande grâce dont l’Église a bénéficié au vingtième siècle : il nous offre une boussole fiable pour nous orienter sur le chemin du siècle qui commence » [9]. Moi aussi j’entends redire avec force tout ce que j’ai eu à dire à propos du Concile quelques mois après mon élection comme Successeur de Pierre : « Si nous le lisons et le recevons guidés par une juste herméneutique, il peut être et devenir toujours davantage une grande force pour le renouveau, toujours nécessaire, de l’Église » [10]. ( Porta fidei, lettre d'induction de l'année de la Foi)

Hommage de Benoît XVI à Paul VI, 2007, extraits.
"En effet, le secret de l'action pastorale que  Paul  VI accomplit avec un dévouement inlassable, en prenant parfois des décisions difficiles et impopulaires, réside justement dans son amour pour le Christ:  un amour qui vibre à travers des expressions touchantes dans tous ses enseignements. Son âme de Pasteur était tout entière pénétrée d'une tension missionnaire nourrie par un désir sincère de dialogue avec l'humanité. Son invitation prophétique, reproposée de nombreuses fois, à renouveler le monde tourmenté par des inquiétudes et des violences à travers la "civilisation de l'amour", naissait de son abandon total à Jésus, Rédempteur de l'homme. Comment oublier par exemple, les paroles que, moi aussi, alors présent comme Expert au Concile Vatican II, je pus entendre dans la Basilique vaticane lors de l'ouverture de la Deuxième Session, le 29 septembre 1963? "Le Christ, notre commencement - proclama Paul VI avec un profond transport, et j'entends encore sa voix -; le Christ, notre voie et notre guide; le Christ, notre espérance et notre fin... Que sur cette assemblée ne brille d'autre lumière que le Christ, lumière du monde; que nulle vérité ne retienne notre intérêt, hormis les paroles du Seigneur, notre Maître unique; qu'une seule inspiration nous guide, le désir de Lui être absolument fidèles" (Insegnamenti di Paolo VI, I [1963], 170-171). Et jusqu'à son dernier souffle sa pensée, ses énergies et son action furent pour le Christ et pour l'Eglise.
 
Le nom de ce Pape dont l'opinion publique mondiale saisit toute la grandeur justement à l'occasion de sa mort, demeure avant tout lié au Concile Vatican II. Si ce fut, en effet, Jean XXIII qui le convoqua et l'inaugura, il lui revint, en tant que son successeur, de le mener à bien d'une main experte, délicate et ferme. Il ne fut pas moins difficile pour le Pape Montini de soutenir l'Eglise dans la période post-conciliaire. Il ne se laissa pas conditionner par certaines incompréhensions et critiques, même si il dut supporter des souffrances et des attaques parfois violentes, mais il demeura en toutes circonstances le timonier ferme et prudent de la barque de Pierre."
 
DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI 
AUX MEMBRES DE L'INSTITUT PAUL VI DE BRESCIA
 
Salle des Papes
Samedi 3 mars 2007

Vers la canonisation :
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Le pape François a annoncé que le pape Paul VI serait canonisé cette année, lors de sa rencontre avec les prêtres et les diacres romains, le 15 février 2018, dans la basilique Saint-Jean-de-Latran : « une annonce importante » pour la vie de l’Église, affirme le père Angelo Maffeis, chargé de cours à la Faculté de théologie de l’Italie du Nord et président de l’institut Paul VI, dans des propos rapportés par l’agence italienne Sir  le 19 février.

« C’est l’accomplissement du processus de reconnaissance de la sainteté de Paul VI », explique le théologien. Il estime que « l’un des traits les plus caractéristiques » du pontificat du pape Paul VI, « a été la réforme liturgique ». Cependant, souligne-t-il, cette réforme fait partie « des processus qui ont une durée historique beaucoup plus longue que l’existence d’une personne » et « l’effort pour rendre les communautés participatives du mystère célébré est encore une tâche à accomplir, il ne suffit pas simplement de traduire des textes liturgiques ».

Un « autre trait particulier du pontificat de Paul VI », indique le théologien, consistait à « entrer en contact avec la culture, avec le monde de la culture sous tous ses aspects et ses différentes expressions ». « C’est l’un des aspects les plus urgents de l’évangélisation, souligne le président de l’institut Paul VI, à laquelle l’Église ne peut soustraire et qui prend des formes toujours nouvelles. »

De même le pape François, dans son enseignement, « témoigne sans cesse de la nécessité de la mission culturelle de l’Église, mais il le fait à partir d’une culture non plus européenne » : il « met en évidence le point de vue du Sud du monde, dont il ne cesse de nous montrer le visage dans ses voyages ».

Évoquant Populorum Progressio, l’encyclique du pape Paul VI, le père Maffeis rappelle que dans ce texte « pour la première fois dans la doctrine sociale de l’Église, la question sociale se développe du point de vue du Sud: non plus, donc, dans une perspective européenne ou centrée sur les pays riches et développés, mais en prenant en considération les droits de ceux qui en sont exclus ».

« C’est un aspect que le pape François apprécie avec son magistère, souligne le théologien. Il suffit de penser aux deux adjectifs que Paul VI associe au progrès humain : ‘intégrale’, cette image d’une personne humaine qui ne se réduit pas à une seule dimension, mais qui est en mesure de développer son plein potentiel, et ‘durable’, car le développement ne peut pas être un privilège exclusif de certains. Il n’y a pas de progrès si ce n’est pas pour tout le monde. Il me semble que c’est une conception de l’actualité absolue, qui trouve son ancrage dans la vision anthropologique chrétienne : soit elle l’est, soit elle n’est pas à la hauteur de l’Évangile. » ( source Zenit)


Pour un aperçu plus large des relations Eglise-Monde dans l'esprit de vatican II et des papes contemporains, on peut consulter les derniers chapitres de ce livre :