Autorité et obéissance (1) : Histoire du monde en cinq actes : obéissance à Dieu ou bien désobéissance ?

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Autorité et obéissance

Par le père Y. Bonnet.
L’histoire du monde et de la rédemption peut se décliner en 5 actes, comme dans une tragédie grecque. Nous avons vu dans notre premier article sur Autorité et Obéissance l'importance du libre-arbitre. Avançons dans le déroulement du drame en ce qui concerne l'homme.

Acte I : la Création, l’état d’innocence originelle
 Autorité et obéissance (1) : Histoire du monde en cinq actes : obéissance à Dieu ou bien désobéissance ?
Création de l’univers. 
Dieu crée l’univers pour y mettre au sommet l’homme, seule créature voulue pour elle-même. Un couple unique au départ : vérité de foi ! Face à la désobéissance moderne sur la création, Pie XII sort l’encyclique « Humani Generis » en 1950, qui rappelle que le monogénisme est la seule théorie compatible avec la révélation chrétienne sur la création de l’homme. Homme créé corps sensible (=> il est « tentable », vulnérable) et âme spirituelle. Au départ « tout va bien », c'est l'état d’innocence originel. 

Un état d'innocence originel, perfection de la création.
Les 3 privilèges de l’état d’innocence et de grâce originel (avant la chute) : 
- immortalité (l’homme pouvait ne pas mourir). L’homme serait passé de la vie biologique à la vie éternelle sans mourir, mais différemment que la Vierge Marie. 
- impassibilité (pas de souffrance, ni maladie)
- préservé des caprices de la nature (harmonie corps, passions, esprit), pas de concupiscence (désordre des passions) 
 
L'innocence, terme théologique, désigne ici l'absence de péché. Il ne faut pas y mettre les connotations du langage courant. Le paradis terrestre était pour l’homme un état de privilège. Adam et Eve sont nus et se regarde sans honte ni convoitise. L’amour était dans le bon ordre : Agapè (amour surnaturel (= charité), amour de don) > Philia (amour d’amitié, de réciprocité, naturel) > Eros (amour sensible, affectif, charnel, c’est l’amour en tant que l’autre est un bien pour moi). Eros étant soumis et ordonné aux 2 autres, au service de la philia-agapè. Saint Joseph, qui était un grand juste, a passé son temps à convertir son Eros grâce à l’Agapè. Jésus, en qui il n'y avait pas l'ombre du péché, avait un Eros bien sûr, là encore un terme théologique à ne pas employer avec ses connotations d'aujourd'hui. Cela dit, Jésus a envie d’être aimé (« j’ai soif »), mais il a donné sa vie pour nous sur la Croix. Tout est parfaitement ordonné, harmonieux en Jésus. Dans notre amour, il y a une part d’Eros (besoin sensible d’être aimé) légitime. Mais il doit être à sa place.

Acte II : la Chute
Deuxième acte : l’épreuve. Arrive l‘Esprit du Mal qui vient tenter Eve....
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